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Collection « Le Tacot, Nom Propre »

Mise en ligne 100 %

21 entretiens audio, enregistrés de l’été 1987 à l’été 1989.

Le but de cette série d'enquêtes était de cerner l'image du train à voie étroite,
"Le Tacot", restée vivante dans la région parcourue par cette ligne qui par extension portait encore le même nom que le train pourtant disparu depuis une génération.

Écouter les entretiens

 

Ce sujet central allait être enrichi de nombreuses disgressions, constituant autant d’accès à la culture locale. On avait constaté en effet que le souvenir du TACOT était mêlé à de très nombreux aspects de la vie passée, et il était prévisible que les récits allaient révéler des contrastes avec le sentiment du présent : autant d'ouvertures pour éclairer celui-ci.

L’enquête « Rochers Noirs » [lien], et les nombreuses projections de « L’oiseau de la Luzège » [lien] qui avaient touché la majorité des anciens du pays, avait ravivé de nombreux souvenirs ; pour la plupart des entretiens c’était la seule préparation, et les réactions étaient d’autant plus spontanées que les informateurs n’avaient pas eu à se préparer.

Lorsque j'arrivais sans prévenir chez les informateurs, le magnétophone était prêt à fonctionner mais je ne voulais pas risquer de refus en tendant le micro de prime abord : je ne demandais à enregistrer que lorsque la confiance était installée.

Je me présentais comme menant "une étude sur le TACOT", et à la recherche de souvenirs personnels. Ceci déclenchait souvent des réactions chaleureuses et spontanées, que je regrettais de ne pas enregistrer car elles condensaient en quelques formules une partie essentielle du souvenir, celle qui affleure et participe le plus au quotidien.

Si on m'objectait qu'il existait déjà une publication [lien > Transcorrézien], j'expliquais l'intérêt de la diversité des points de vue et des souvenirs personnels, et celui des enregistrements sonores en tant que tels. Ces objections exprimaient le plus souvent la crainte de mal dire ce que d'autres auraient pu mieux dire. À un autre niveau, elles traduisaient la sensation qu'un objet quotidien n'a pas d'histoire ; et que malgré l'éloignement dans le temps, le regard n’est pas toujours distancié.

C'est parfois la demande d'anecdotes qui permettait d'amorcer l'entretien : après des récits de faits divers, qui installaient un climat, je me sentais admis à partager des évocations plus générales du passé, des réflexions plus larges, dans une intimité où mes relances étaient, plus que des questions, un soutien à l'expression.

Les questionnements présents à l'esprit au moment des entretiens étaient plus un "guide d'écoute" qu'une marche à suivre : tous ces points étaient susceptibles d’amener des informations ou des réactions, mais il n’y avait pas d’ordre prédéterminé, et l’écoute devait laisser un maximum de latitude aux développements, aux associations d'idées, aux résistances :

  • Éléments d'histoire de vie, rapport personnel au pays.
  • Histoire (objective) du TACOT : dates, chiffres, lieux, conditions de travail ou de transport, noms de personnes...
  • Rapports personnels avec le TACOT : utilisation, rôle du TACOT, souvenirs importants.
  • Influence sur le niveau de vie, la vie économique, sociale, la culture personnelle des habitants.
  • Éléments de littérature orale.
  • Anecdotes, récits d'événements particuliers.
  • Sentiment personnel sur le TACOT, et réflexions générales sur l'évolution du pays.
  • Le nom du "TACOT".

Sauf exceptions, l'entretien a toujours lieu assis à une table, généralement de part et d'autre, le micro tenu à la main à courte distance de l'informateur. Un carnet posé sur la table permettait de noter des questions ou des relances, en même temps que de relativiser la présence psychologique du micro.

Le souci de la qualité de la prise de son était toujours présent, avec celui de l’intégration des sons à de futurs audiovisuels envisageables.

Cette collecte était soutenue par la Mission du Patrimoine du ministère de la Culture et de la Communication, et son but était aussi l’étude des techniques de documentation et d’indexation des documents sonores.

Matériel : magnétophone à bandes NAGRA IV, microphone Sennheiser MD 416 tenu à la main.

Bernard Maupoux, enquêteur

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