NOTES D’ENQUÊTE - M. René MARTINAT - Né en (?)
Caractéristique : Cheminot en retraite (Inspecteur Traction Vapeur), fin connaisseur de l'histoire locale du chemin de fer ; Adjoint au Maire d'Ussel (culture) ; vit à USSEL depuis l'âge de 2 ans.
Entretien le 13/08/1987 - à 19200 USSEL (domicile)
Participants : M. René MARTINAT, informateur ; M. Bernard SUTTER, informateur (pendant un moment) ; Bernard MAUPOUX, enquêteur.
J'avais pris contact avec M. Martinat la veille par téléphone, sachant qu'il avait une importante bibliographie sur les trains en général, qu'il s'intéresse au TACOT et représente souvent M. Belcour (Sénateur-Maire d'Ussel) dans les manifestations officielles ; habitant à Ussel, il devait certainement connaître le TACOT, mais je m'étais surtout préparé à lui demander des informations générales.
Maison près de la gare d'Ussel, d'où on entend les trains. Habitation au premier étage ; entretien dans une pièce du rez-de-chaussée, à côté du garage, installée en bureau.
Arrivé à 13 h 30, je suis resté jusqu'à 19 heures, sa femme disant en plaisantant : "si longtemps sur ses souvenirs de train, vous avez de la patience !", et lui, répondant : "et encore, on n'a pas tout dit..."
Je crois avoir compris qu'il est rare qu'il reste aussi longtemps chez lui : le sujet le touche particulièrement.
M. René Martinat est un "ancien" de la vapeur (40 ans demétier), mais sur les lignes "normales", et à ce titre il veut lutter contre l'oubli de cette spécialité : fouillant archives et mémoires de ses contemporains, il écrit l'histoire de tous les détails qu'il retrouve, et s'intéresse par là à la ville d'Ussel, et à d'autres sujets : arrivée de l'eau, de l'électricité, etc... quartier de la gare, histoire des écoles, monographies qu'il a rédigées concernant l'évolution du dépôt-gare d'Ussel, la fête de la gare, la déviation du TACOT dans Ussel (une voie provisoire traversait le centre ville de 1912 à 1931).
Il n'a pas travaillé au TACOT, mais l'a bien connu en tant qu'Ussellois. Quand il en parle par rapport à son travail, c'est dans les termes "chez eux" (opposition à "nous" = la grande ligne)
Il cherchait surtout à m'apporter des informations qu'il avait rassemblées, et je cherchais pour ma part à lui faire exprimer son vécu personnel ; l'émotion du souvenir partagé faisait souvent briller ses yeux, surtout à propos de son attachement à "la vapeur".
Au milieu de l'après-midi est arrivé M. Sutter (voir l’entretien avec lui) qui, étranger à la région, a été saisi de passion pour le TACOT "par contamination", et est à l'origine du projet de musée de la gare de Chirac-Bellevue.
Il est arrivé dans un moment très chaleureux ; comme l'entretien avait déjà duré plus d'une heure, j'ai proposé de partir et de revenir une autre fois, et M. Martinat m'a dit : "non, il vaut mieux qu'il parte et que vous restiez".
En fait, nous sommes restés tous deux et de ce moment j'ai enregistré quelques passages, où M. Sutter commente quelques pages d'un album où il a rassemblé des documents sur le TACOT, dont un grand nombre refaits "à l'ancienne" : copies d'originaux. Il a parlé de toutes les réfections d'objets qu'il mène à bien et de ses recherches pour le musée de Chirac-Bellevue.
Il apportait des briquettes d'un charbon qu'avait utilisé le TACOT, et échangeait avec M. Martinat à propos des chances et malchances de la recherche de ces reliques.
Lorsqu'il est reparti, l'entretien a repris en parcourant ses monographies, mais n'a pas retrouvé le tour personnel du début.
Les monographies sont photocopiées, en quelques exemplaires seulement.
B. Maupoux
